Par Jorge Brites.
Lors d'un précédent article, nous avions mis en exergue la notion d’« îlots d’innovation » développée par la psychanalyste et philosophe française Cynthia Fleury en 2014 (« Îlots d’innovation » : quand le citoyen a un temps d’avance sur la classe politique). Ces démarches, individuelles ou locales, d'innovation et de bonnes pratiques illustrent la crédibilité d’une conversion progressive de notre société à un système plus durable – et montrent que bien souvent, le citoyen a un pas d'avance sur l’échelon politique.
Parmi ces « îlots d’innovation », on trouve les initiatives, nombreuses, visant à concilier le goût du voyage ou du partage, et les besoins des uns et des autres. Couchsurfing, Woofing, covoiturage, sont des exemples de concepts simples qui rencontrent un succès de masse, et qui dépannent les gens tout en les faisant se rencontrer. Au-delà de ces exemples, on peut trouver des initiatives qui promeuvent le voyage, et pour lesquelles le travail serait à la fois une source de plaisir et une occasion de rencontrer l’autre. C’est le cas de Pack Your Skills.
Des compétences techniques en informatique, en développement web ou mobile, en graphisme, en vidéo et montage, les jeunes n’en manquent pas, et elles correspondent bien souvent à des missions précises dont les start-ups émergentes ont besoin. C’est pour tirer parti de cette réalité que Maxime Barluet de Beauchesne, aujourd'hui 29 ans, a cofondé en 2016 Pack Your Skills, projet associatif devant permettre aux amoureux du voyage de faire valoir des compétences techniques au profit d’une start-up d’un autre pays, qui les héberge et les nourrit, dans le cadre d’une mission précise de deux semaines maximum. L’Allumeur de Réverbères (L'AdR) l’a interrogé le 24 décembre dernier pour comprendre comment s’est construit ce projet original, dans quelle mesure sa philosophie est caractéristique d’une époque, et quelles sont ses perspectives de développement.
Maxime Barluet de Beauchesne, né le 10 avril 1989 et sorti d'une formation d'ingénieur de l'ECAM de Rennes en 2014, a accumulé ces cinq dernières années les expériences professionnelles dans le monde du développement durable, de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), ou encore de l'entreprenariat social. Grand voyageur et se définissant lui-même comme « humaniste », il a notamment cofondé l'association Pack Your Skills, et l'entreprise Instinkto qui accompagne les entreprises dans la définition de leur vision et de leurs valeurs.
L'Allumeur de Réverbères : Pouvez-vous nous présenter en quelques mots le projet Pack Your Skills ?
J’ai cofondé Pack Your Skills il y a un an et demi. L’association permet à des voyageurs de rejoindre des structures de l’entreprenariat social, de faire une mission basée sur leurs compétences, et d’être nourris et logés en échange. C’est parti des systèmes comme le Woofing, en se disant que ce serait bien d’utiliser nos compétences (plutôt que de n’utiliser que nos bras), de le faire dans un univers un peu citadin, et dans l’entreprenariat social pour le promouvoir. La grande ambition qui est derrière Pack Your Skills, c’est de promouvoir une volonté de se réengager dans son travail, de redonner du sens, parce que pour nous, c’est l’une des clés pour s’épanouir et aller vers un monde plus équilibré, plus social, plus solidaire.
L'AdR : Où en est le projet aujourd’hui ?
Là, on a eu trois vagues en 2017. Ça veut dire qu’on a prototypé le concept en faisant venir trois fois des voyageurs à Paris : en mars, en juin et en novembre. On a eu quinze voyageurs, pour onze nationalités, entre 18 et 38 ans, et qui sont venus à chaque fois pour quinze jours dans une quinzaine de projets. Ils ont fait des missions en photo, en vidéo, en graphisme, en web design et en web development.
L’année 2017, c’était vraiment pour voir si le concept pouvait exister. Si déjà ça pouvait marcher. […] Personne n’avait jamais fait ça de cette manière-là, donc c’était vraiment pour voir si c’était possible, et pour tester tout un tas de choses, petit à petit. Et de développer le site Web. Les premiers voyageurs sont venus sur une offre PDF qu’on avait mise sur Dropbox et qu’on avait partagée sur Facebook ! Les derniers voyageurs sont venus en s’inscrivant sur le site, en créant leur profil sur le site et en postulant directement sur le site. Donc ça a évolué aussi au fil des vagues.
L'AdR : Aucun critère de sélection ?
Ce n’est pas nous qui donnions les critères en fait. C’est les entreprises qui recevaient les candidats, qui échangeaient avec eux par Skype généralement, et qui choisissaient. […] Parce que quand on dit que c’est en échange du logement et de la nourriture, c’est l’entrepreneur généralement qui héberge et qui nourrit chez lui. Donc on va bosser ensemble pendant quinze jours, et on va vivre ensemble aussi pendant quinze jours. En mars [2017], on a reçu l’une des voyageuses pour tester le concept chez nous, pour voir ce que c’était et ce qu’on proposait aux autres, et se rendre compte que quinze jours, c’est quand même assez énergivore, ça prend du temps. Et c’est génial ! C’était Milita, qui est venue de République tchèque, qui est graphiste et qui a fait tout le visuel du site. Sur le site qu’on a aujourd’hui, la Home Page est 100% « designée » par Milita, et toutes les autres pages sont inspirées par le design qu’elle avait créé. Après, il a fallu coder tout ça, mais elle avait produit tout le visuel. Du coup, c’est une expérience qui est géniale, mais c’est fatiguant, ça prend du temps, ça prend de l’énergie, donc c’est important de savoir avec qui tu vas passer quinze jours. Et c’est pour ça que nous, on ne veut pas choisir pour les projets.
Pack Your Skills - Your skills can change the world
Pack Your Skills allows travelers (Packers) to join social startups or charities (Crews) to do a mission based on their skills and get hosted in exchange. #Volunteering #PositiveImpact ...
[…] Le profil qu’on leur fait créer [sur le site], c’est un peu comme un CV, et en même temps pas trop. […] On leur fait parler de leurs expériences et de leur formation, mais plutôt sous forme de paragraphes. Pour qu’ils « se racontent ». Parce qu’on veut aussi permettre à des gens qui se sont auto-formés de dire ce qu’ils ont fait. Ils peuvent mettre des liens, et après on leur demande aussi de donner une citation inspirante, de donner leurs valeurs, de se présenter. On a plus quelques points comme ça qui vont dans l’introspective, qui permettent de parler plus de la personnalité, parce qu’on pense que c’est important, que ça devrait être important dans le recrutement aussi. Du coup, c’est une manière de le promouvoir, et pour eux d’ouvrir un canal de discussion au moment où ils vont échanger sur les projets. Comme ils l’ont noté sur leur profil et qu’on a demandé la même chose aux projets, c’est un critère sur lequel ils vont pouvoir directement échanger puisque ça va s’afficher devant eux.
L'AdR : Depuis le démarrage, avez-vous rencontré une ou deux grosses difficultés ? Et quelles leçons vous en retenez pour la suite ?
Il y en a plusieurs. La première, c’est celle du business model. Quand on l’a créé il y a un an et demi, on avait des idées de business model, mais sans savoir exactement où on allait. L’idée, ça a été de lancer le concept le plus vite possible, pour voir déjà si ça pouvait exister, parce que c’était quelque chose de relativement neuf. Personne n’avait jamais fait ça. Et tous ceux qui le faisaient, c’était la première fois qu’ils voyageaient de cette manière-là. Donc on voulait voir si c’était possible. Et en fait on se rend compte aujourd’hui qu’on n’a pas vraiment envie de partir sur une dynamique de levée de fonds. On ne voit pas forcément la cohérence par rapport, ni à notre activité (puisqu’on crée du volontariat et du bénévolat), ni par rapport à ce qu’on essaie de promouvoir. Mais du coup l’activité à court terme est chronophage et elle n’est pas rentable. Ce sont les projets qui paient pour recevoir les voyageurs. Ils le font sur don libre, et donnent en moyenne une centaine d’euros. Comme en un an, on a reçu quinze voyageurs, on a reçu 1 500 euros. Ce n’est pas rentable.
Il y a des idées de business model, qui arrivent par la suite, mais aujourd’hui on se rend compte que c’est vraiment une asso qui doit vivre… comme une asso ! Qui va devoir se développer d’abord avec des gens vraiment investis parce qu’ils croient en l’activité, qu’ils croient au potentiel d’impact, qui ont envie de continuer cette mission-là. Et à terme, si on peut embaucher un directeur ou une directrice, des employés qui pourront faire tourner toute la partie opérationnelle. Du coup, ça a été la grosse difficulté, de se rendre compte petit à petit qu’on n’avançait pas là-dessus. Aujourd’hui, on va mobiliser l’équipe. On va lancer un appel à ceux qui ont envie de voir ce projet vivre, pour qu’ils mettent la main à la patte et qu’ils participent. On a suffisamment cadré, on sait où on veut aller. Donc maintenant, c’est voir qui veut participer et comment ils veulent participer. On est en train de regarder si on ne peut pas avoir des subventions, ou des fondations qui participent. Parce que du coup, on rentre sur pas mal de choses. On rentre sur plein de problématiques jeunesse, sur des problématiques de mobilité de ces jeunes (au niveau européen notamment), sur le développement de l’entreprenariat social, l’engagement citoyen, etc.
L'AdR : Vous disposez d’un réseau d’entreprises ou d’associations ?
On a un réseau… et pas de réseau. On a plein de projets à Paris, qui ont déjà entendu parler de nous. Mais même si les entreprises qui ont fait l’expérience adhèrent et cotisent tous les ans, ce n’est pas suffisant. Pour sortir 100 000 balles qui sont deux salaires pas très élevés, il faudrait 1 000 missions par an. C’est énorme.
Après, il peut y avoir des entreprises, des écoles, qui sont intéressées, et il y a probablement d’autres business model qui vont arriver et se greffer au fur et à mesure, mais ça a besoin de grossir et ça a besoin de devenir international avant. Il y a d’autres communautés qui m’inspirent beaucoup (dont MakeSense, pour lequel je participe), que je trouve géniales et qui ont des vraies communautés hyper engagées à l’international de plein de gens bénévoles. Il y a les Couchsurfing, qui sont plus proches de ce que nous, on fait, et qui sont aussi hyper inspirants, parce que dans plein de villes, des communautés vivent « par bonne volonté ». Ça, ce sont des communautés sur lesquels on a envie de se baser aussi. Ça prendra du volume quand plein de gens prendront aussi Pack Your Skills en main, auront envie de le développer à leur manière, aux endroits où ils sont.
L’idée, ce serait de faire une première ville européenne en dehors de France, pour accueillir des voyageurs, l’année prochaine [en 2018].
L'AdR : Pouvez-vous nous donner un exemple réussi d’échange (entre une start-up et un voyageur), qui selon vous illustre l’idée que vous vous faites de Pack Your Skills ?
Il y en a vraiment plusieurs. On a plusieurs voyageurs qui nous ont dit que l’expérience qu’ils avaient vécue avec Pack Your Skills avait changé leur vie. Ça a été de différentes manières, mais globalement, nous, les impacts qu’on cherche à avoir, c’est qu’ils s’engagent dans leur travail, qu’ils aient envie de mettre à disposition leurs compétences pour une cause sur le terrain, et qu’ils changent la relation qu’ils ont au travail par rapport à aujourd’hui. Milita, qu’on a reçue chez nous, elle m’a demandé une lettre de recommandation il n’y a pas longtemps parce qu’elle veut partir travailler à l’étranger maintenant. Elle est hyper fière de son expérience, hyper heureuse. Ça l’a transformée. C’est quelqu’un d’hyper introspectif, qui n’a jamais vraiment voyagé comme ça, et qui l’a fait sur un coup de tête, qui ne savait pas trop pourquoi. Et ça l’a transformée, elle l’a dit et redit.
Une autre expérience qu’on aime beaucoup, qui fait partie de la première vague, est celle d’Anna, qui est graphiste et fait le design d’un journal qui s’appelle Le Dranche, qui est à Paris. C’est un journal qui, pour développer l’esprit critique, traite de toute l’actualité sans jamais écrire les articles eux-mêmes. Ils font écrire des tribunes par quelqu’un qui est pour et quelqu’un qui est contre. Du coup, dans le journal, on va lire le pour et le contre, avec souvent des avis très tranchés, très extrêmes. […] Ils avaient lancé deux numéros et fait leur design un peu à leur manière. Anna, qui est venue de République tchèque, a créé tout le design qui est encore utilisé aujourd’hui. Elle a passé quinze jours chez Florent, qui a adoré l’expérience, et qui l’a recommandée à l’extérieur. Il n’a pas arrêté de dire que c’était bien au-delà de ce qu’ils attendaient. Et sur la vague d’après, sur cinq voyageurs, trois avaient entendu parler de Pack Your Skills par Anna. On avait eu d’autres candidatures, mais les plus motivées étaient celles qui étaient venues par Anna, et ce n'est pas nous qui avons fait les choix, ce sont les projets eux-mêmes. Elle en parlait un peu partout, elle avait fait un speech à l’université où elle avait étudié et où elle travaille maintenant, elle avait fait un article dessus.
L'AdR : Ça donne envie aux voyageurs de monter Pack Your Skills chez eux, dans leur pays ?
Complètement. On a des voyageurs qui connaissent notre contexte, donc ils savent qu’on ne l’a pas encore lancé à l’extérieur. Ils nous disent que dès qu’on veut le lancer à l’étranger, ils sont chauds. Sur les quinze voyageurs, on a onze nationalités, ce qui est assez incroyable. Globalement Européens, et un d’Argentine, deux des États-Unis.
L'AdR : Et comment en ont-ils entendu parler ? En République tchèque par exemple, comment entend-t-on parler de Pack Your Skills ?
Facebook ! Les deux canaux d’attribution aujourd’hui, c’est Facebook et Couchsurfing. C’est l’un des autres gros challenges d’ailleurs, de se faire connaître. C’est beau comme concept, mais tant qu’on n’est pas connu… Et comme on a vocation à être connus à l’internationale, il faut qu’on communique partout. Et ça, c’est hyper chronophage au début. Chaque vague, je la poste sur Couchsurfing et sur cinquante groupes Facebook. À chaque fois qu’on a une vague, je suis bloqué par Facebook parce que je suis détecté comme spam. Parce que je poste sur trop de groupes différents. Pourtant, on fait des posts ciblés sur des groupes ciblés, mais en fait le volume est trop important pour eux, et du coup ils me bloquent sur 24h. Et après, si tu continues trop, ils le font une semaine.
L'AdR : Selon toi, que disent des concepts tels que Couchsurfing ou Pack Your Skills sur la notion de partage dans une société qu’on qualifie souvent d'individualiste ?
Un des trucs que j’adore dans ce projet, c’est qu’il amène énormément d’enthousiasme. Tout de suite, les gens trouvent l’idée hyper enthousiasmante, et ils ont envie de le faire. Qu’ils aient des projets pour recevoir, et sinon pour voyager. Et il y a beaucoup de gens qui nous disent qu’ils ont envie de ça. Donc on sent qu’ils sont ouverts à ça. Et les critiques qu’on peut avoir portent sur des dilemmes, à savoir la précarisation du travail. Notamment sur des [métiers] créatifs où on nous dit que travailler gratuitement, c’est hyper dommageable. On a eu des réactions qui sont un peu violentes là-dessus. Mais jamais sur la notion de partage. Et au contraire, les gens sont plutôt ouverts à ça. […] C’est l’un des gros points de succès qu’ils ressortent tous de l’expérience, c’est le partage qu’ils ont. Pour le voyageur, de découvrir. Ils ont l’impression d’avoir travaillé à Paris, d’avoir rencontré des Parisiens, d’avoir vécu comme des Parisiens. Donc c’est le partage avec des Parisiens qui marque le plus. Et pour les projets, ils ont l’impression d’avoir voyagé chez eux, d’avoir rencontré quelqu’un, d’avoir partagé des moments fous. On a un des hôtes qui est parti, après, en République tchèque rencontrer un voyageur. Pour les vacances !
L'AdR : Quelles sont les perspectives de Pack Your Skills ? Que verra-t-on si l’on vient trouver Pack Your Skills dans un an ?
Qu’on aura ouvert dans plein de villes ! Au moins en Europe, puisque pour des questions de visa, c’est beaucoup plus confortable d’être en Europe. […] Et puis c’est quand même moins cher. Beaucoup voyagent pour pas cher, en bus, etc. Donc a priori, on a plutôt envie d’ouvrir des villes européennes.
On est à un vrai moment charnière, parce qu’on sait qu’on ne peut pas se faire financer par Pack Your Skills. C’est hyper chronophage. Donc on est sur le développement d’autres activités qui sont cohérentes avec l’ambition de Pack Your Skills, mais qui sont d’autres métiers, et qui sont chronophages aussi. Là, l’idée de 2018, c’est de l’ouvrir. On a suffisamment cadré le projet. Maintenant, on sait ce qu’on veut que ce projet soit, et ne soit pas. Du coup, maintenant on est beaucoup plus confortable pour accueillir du monde qui a envie de développer le projet. Là, c’est vraiment l’ambition du début de l’année. Il y a une vague qu’on va relancer assez rapidement, je pense pour avril [2018]. Qu’il y ait des voyageurs qui arrivent en avril, histoire qu’on ait de l’actualité, et après c’est vraiment de dire : ok, on a créé le concept, la plateforme est grandement développée déjà, les communautés existent, l’« image de marque » a commencé à exister. Il y a des témoignages. Donc il y a de gros efforts qui ont été faits. Maintenant, il manque encore un petit peu pour que ça grandisse vraiment à grande échelle. Et maintenant on a besoin de gens qui nous rejoignent, et qui nous disent : ok, je viens participer. Je prends en charge la communication sur tel réseau social, etc. Qu’on se répartisse, qu’on vive comme une vraie association, avec plein de bénévoles qui prennent en charge des responsabilités. Qu’il y en ait un qui aille chercher des financements, que dès qu’on a des financements, on puisse internaliser quelqu’un qu’on recrute... Moi, aujourd’hui, j’ai envie de développer l’association de manière stratégique, et de continuer à la développer de manière opérationnelle jusqu’à ce qu’il y ait un financement qui arrive, et que là on puisse plutôt recruter quelqu’un, voire une équipe pour continuer de la développer à l’internationale.
L'AdR : Dernière question, quel conseil stratégique donneriez-vous à quelqu’un qui veut lancer son projet associatif ?
Il y a une asso que j’aime beaucoup, qui s’appelle Ticket for Change, qui répète à toutes les personnes qu’ils accompagnent : « Tombez amoureux de votre problème, pas de votre idée ». Et même avec Pack Your Skills, on a mis du temps à se détacher de l’idée, puisqu’on a eu l’idée d’abord, et à se demander quel est le problème qu’on veut résoudre. Et en fait, une fois que tu as détecté quel problème tu veux résoudre, ça libère beaucoup plus et ça permet de faire des virages plus rapides, ça te permet de te poser [la question de] la meilleure manière de répondre à ce problème, etc. Et je pense que t’es beaucoup plus pertinent et beaucoup plus rapide dans le développement si tu pars d’un problème plutôt que si tu pars d’une solution. Sinon, tu vas avoir beaucoup d’égo, tu seras crispé sur ta solution, tu vas avoir du mal à t’en détacher, tu vas avoir du mal à avancer. Certaines fois, ça va être la bonne idée dès le début, mais c’est rare.
Donc se poser la question, vraiment, à quoi sert cette idée, quel est le problème qu’on veut résoudre, de repartir du problème et de se dire : est-ce que c’est la meilleure manière de le résoudre ? En plus, on a beaucoup plus d’endurance quand on est convaincu de vouloir résoudre un problème plutôt que quand on est convaincu d’une idée. L’idée est cool à un moment, mais on s’essouffle aussi, et on a beaucoup plus d’endurance si on se dit que c’est à ça que je veux servir.
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