Par Jorge Brites.
Au lendemain des violences qui ont émaillé, le 14 mai dernier, les célébrations de la victoire du Paris-Saint-Germain au championnat de France, le député UMP Jean-Sébastien Vialatte a cru qu’il serait de bon ton de publier sur son compte Twitter le commentaire suivant : « Les casseurs sont sûrement des descendants d’esclaves ils ont des excuses #Taubira va leur donner une compensation ». Un bon mot qui en dit long sur la situation idéologique de la droite française.
De tels propos tenus par un élu de la République, même sur une tribune telle que Twitter (conçue pour faire du buzz en peu de mots), ont de quoi choquer fortement. Malgré la suppression rapide de son tweet et ses excuses quelques jours plus tard, le mal est fait. Mais que Monsieur le député du Vars se rassure, l’affaire n’a pas, chose surprenante, fait tant de bruit que cela. Peut-être sommes-nous déjà trop habitués aux nombreux dérapages des personnalités politiques de droite. Des aspects positifs de la colonisation aux arguments clairement homophobes de certains élus UMP lors du récent débat sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe ; du discours de Nicolas Sarkozy sur l’« Homme africain » tenu à Dakar en 2007 aux plaisanteries de Brice Hortefeux sur les soi-disant « Auvergnats » en 2009 ; de l’instrumentalisation de l’immigration, et de la candidature de la Turquie à l’Union européenne, jusqu’au « pain au chocolat » de Jean-François Copé il y a quelques mois, les exemples ne manquent pas. Ils nous révèlent régulièrement le vrai visage de la droite dure, qu’une partie modérée du premier parti d’opposition tente pourtant d’atténuer, soucieuse de ne pas choquer son électorat centriste.
Ce faisant, les dirigeants de ce parti sont parvenus, à force de petites phrases et d’opinions radicales, à banaliser ce qui, jusque-là, n’avait rien de banal. Jusque dans les années 1990 et même au début des années 2000, l’extrême-droite était encore largement marginalisée médiatiquement, et sa pensée avec. Des premiers dérapages tels que « le bruit et l’odeur » de Jacques Chirac (1991) n’avaient pas suffi à changer la perception de ses idées et de ses discours. L’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur en 2002 a beaucoup participé à changer la donne. Cette année-là, il était encore envisageable pour Jacques Chirac de ne pas débattre avec Jean-Marie Le Pen entre les deux tours de l’élection présidentielle. En 2017, si le même scénario se répète avec la fille, qui peut affirmer que le candidat de gauche ou de droite sera en mesure d’éviter le débat ? Loin de nous l’idée qu’éviter le débat constitue l’option la plus intelligente, mais cette évolution révèle bien un changement de perception chez l’opinion. Un sondage TNS Sofres effectué du 24 au 28 janvier derniers pour France Info, Le Monde et Canal + indiquait d’ailleurs que 47% des 1.012 personnes interrogées estimaient que le Front National « ne représente pas un danger pour la démocratie », la même proportion pensant le contraire (en recul de 6 points par rapport à 2012). Cette tendance montre une réelle normalisation de la perception des idées d’extrême-droite, et notamment chez les sympathisants de droite puisque 54% des partisans UMP vont dans ce sens. A titre de comparaison, dans la seconde moitié des années 1990, plus de 70% des Français sondés désignaient ce parti comme un danger. Autre indicateur : Marine Le Pen, toujours selon le sondage de janvier, est pour la première fois tout autant désignée par les sondés comme la représentante d'une « droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles » (44 % des sondés, contre 41 % l'année précédente) que comme celle « d'une extrême droite nationaliste et xénophobe » (à 44% des sondés contre 43 %). C'est sans précédent depuis 1983.
L’alignement des discours de droite sur ceux de l’extrême-droite
En reprenant des thématiques chères au Front national (FN), à savoir notamment l’immigration, la sécurité, l’identité nationale et la place de l’islam dans notre société, l’ancien ministre puis président de la République a trouvé à dire aux gens. Le fait est que ces sujets sont effectivement importants. D’eux dépendent en partie le vivre-ensemble harmonieux dans notre pays, et penser le contraire, c’est mal en connaître les habitants. La sécurité, en particulier, est un droit capital auquel doivent accéder tous les citoyens, car l'insécurité constitue une entrave bien réelle à la liberté de vivre en paix dans ses convictions et à l'épanouissement individuel et collectif. Or, le sentiment d'insécurité n'a pas baissé au cours de ces dix dernières années, et l’augmentation de plus de 20% des violences faites aux personnes depuis 2002 est naturellement venue le conforter.
Autre thème privilégié de l'extrême-droite et de cette droite dure montante, l'immigration constitue aussi un sujet important. La gauche en fait un tabou, et pour s'en convaincre, il n'y a qu'à voir le tollé qu'ont provoqué les propos de Manuel Valls publiés le 20 août dernier, alors qu'il se contentait à peine d'évoquer, pour l'horizon 2025, la possibilité d'une réflexion sur le regroupement familial. De fait, avec plusieurs dizaines de milliers d’immigrés illégaux en France et dans l’Union européenne, estimer qu’il n’y a aucun problème d’immigration tiendrait de la naïveté la plus complète – car, même la gauche en conviendra, l’immigration illégale est au moins un problème pour les migrants illégaux eux-mêmes, qui cherchent justement à sortir d'une situation qui ne les protège en aucune façon. Enfin, face à des processus complexes et pas toujours (bien) contrôlés ou bien organisés de décentralisation, de construction européenne, de libéralisation économique et de mondialisation des échanges (humains et matériels), il semble tout à fait légitime de vouloir débattre sur notre identité nationale ou encore sur la place d’une religion minoritaire mais importante telle que l’islam dans notre société. Il s'agit de savoir si la France est politiquement, démographiquement, sociologiquement, philosophiquement ouverte, si sa population a vocation à se brasser avec de nouvelles populations arrivées souvent depuis plusieurs générations, bref, il s'agit de rassurer (par la preuve, par les actes) le Français moyen qui, n'en déplaise à certains, voit encore souvent les dynamiques liées à l'élargissement européen, à l'immigration ou à la mondialisation comme des facteurs d'affaiblissement de la France. Ce sont des sujets potentiellement anxiogènes, qui méritent d'être débattus et expliqués. Le tout étant de ne pas en faire l’Alpha et l’Omega de tous les débats politiques. C’est non seulement légitime, mais c’est même sain, car, jusque-là, seule l’extrême-droite s’exprimait sur ces sujets. A une situation réelle se dégradant (pour des raisons très diverses), les électeurs n'avaient que l'alternative proposée par le Front National. Il est clair que cela n’était pas sain. Que l’on soit en faveur ou en défaveur des idées du FN, il est important en démocratie que tout discours engagé trouve un contradicteur, et pas seulement un boycott condescendant de la part des autres partis au pouvoir.
Les partisans de l’UMP s’en étaient d’ailleurs targués : bon nombre d’électeurs ayant voté pour Jean-Marie Le Pen en 2002 s’étaient reportés sur Nicolas Sarkozy dès le premier tour de 2007, et cela, il fallait l’attribuer à la capacité de leur leader à aborder des thématiques que le FN monopolisait précédemment. La stratégie a eu ses limites : en se mettant au diapason de la dialectique du FN, mais en apportant des réponses inefficaces sur le terrain (parfois en opposition avec le programme du FN d’ailleurs, notamment sur l’UE et l’euro), le calcul a même été contre-productif sur le plan électoral. Pour beaucoup, le volontarisme affiché en début de mandat par Nicolas Sarkozy n’a eu d’égale que l’absence de résultats en termes de lutte contre le chômage, contre la désindustrialisation, contre la paupérisation, ou encore contre l'insécurité. Le constat de cet électorat qui a rejoint Marine Le Pen au premier tour, c’est que la situation économique et sociale s’est profondément dégradée, et que les boucs-émissaires désignés (les traders, les chômeurs, les immigrés, les « racailles », etc.) n’ont pas été sanctionnés. Le discours s’est avéré essentiellement déclaratoire, sans traduction concrète. Une deuxième conséquence de cette stratégie est d’avoir marqué, pendant cinq ans, l’action gouvernementale d’un sceau électoraliste et artificiel, en cherchant à « faire du chiffre » sur les domaines de la sécurité et de l’immigration, y compris parfois en modifiant les règles de calculs statistiques du ministère de l'Intérieur.
Enfin, elle a favorisé une banalisation du discours d’extrême-droite en le relayant dans les médias et en le rendant « acceptable », puisque formulé par les représentants d’un parti dit « républicain » et de gouvernement. Il ne s’agit pas ici de condamner la présence, dans les grands débats TV ou radios, d’un parti qui dépasse régulièrement la barre des 15% des voix à chaque élection – la censure (sous toutes ses formes, explicite ou induite), pas plus que les interdits dialectiques imposés par le politiquement correct de la « pensée unique », ne constitue une réponse crédible au FN. Il s'agit tout simplement de constater la corrélation entre la « droitisation » du discours de l’UMP et la multiplication des apparitions de Marine Le Pen. Si l’on ajoute à cela le travail opéré par cette dernière pour adoucir l’image de son parti, il n’est pas étonnant, dans ce contexte, que près d’un tiers des Français, selon les études d’opinion, déclarent partager ses idées. Si cette tendance se confirme au cours des prochaines années, on peut imaginer qu’une même proportion d’électeurs puisse voter pour elle à l'élection présidentielle.
La droite française : une conception violemment réactionnaire de la société humaine
Il est commun en France de souligner l’existence de deux « droites », réunies depuis 2002 au sein de l'UMP. L'une, aujourd’hui représentée par le camp de l’ancien Premier ministre François Fillon, serait une droite dite « sociale » ou « humaniste », plus modérée et plus proche de la pensée gaulliste. Une droite « molle » qui ne s’assume pas, selon ses contradicteurs. L’autre, incarnée par le camp du président du parti Jean-François Copé, et par d’anciens proches de Nicolas Sarkozy, serait une droite interventionniste sur le plan sécuritaire, conservatrice au niveau des mœurs et à tendance clairement souverainiste. Bref, pour faire court – trop court sans doute –, une droite héritière de l’UDF, et, au-delà, des libéraux orléanistes au XIXème siècle, face à une droite essentiellement issue du RPR et des mouvements souverainistes, héritière des courants légitimiste et boulangiste du XIXème, sympathisante de l’Église et d’une certaine vision corporatiste qu’on trouve projetée à la tête de l’État en 1940. Ces deux droites se réclament à des degrés divers du gaullisme, même si elles n’en retirent pas les mêmes choses, et ont conservé cette tradition du leadership développée depuis la monarchie absolue et l'Empire et que les institutions de la Vème République rendent incontournable.
Nicolas Sarkozy pouvait se targuer d’une chose : avoir réussi la synthèse entre ces deux droites. Il y était parvenu en couplant un discours économique libéral, favorable aux entrepreneurs, et une dialectique sécuritaire et réactionnaire très dure. Ce visage « décomplexé » sous la présidence Sarkozy n’a rien de vraiment étonnant si l’on regarde le parcours global de la droite depuis plus de deux siècles. Liée idéologiquement à l’Église catholique tout au long du XIXème siècle, avant qu’elle n’adhère à la République, la droite française a toujours été hors des luttes sociétales les plus importantes – à l’exception notable de l’année 1974, marquée par la loi Veil. Les droits acquis par les femmes (droit de vote, égalité devant la loi, facilitation du divorce, ouverture du droit du travail) ont presque toujours été le résultat de longs combats menés par la gauche contre la réaction (de droite), de même que ceux facilitant l’intégration sociale des communautés immigrées. Depuis la Révolution française, ce pan dur de la droite a été de tous les combats contre l’élargissement des droits et des libertés : la Terreur blanche, la répression de la Commune, le boulangisme, les réactions ultranationalistes lors de l’affaire Dreyfus, les Ligues de droite et d'extrême-droite des années 1930 (le Parti Social Francais, premier parti de masse de la droite française avec un million d'adhérents en 1938, est directement issu de la ligue la plus importante en nombre, l'ex-Croix de Feu, dissoute en juillet 1936 par le Front populaire) et la tentation fasciste puis pétainiste, les mouvements anti-décolonisation, l'opposition à l'abolition de la peine de mort, aux droits acquis par les femmes, à la cause homosexuelle (dépénalisation, PACS, mariage), etc. Autant d'orientations auxquelles se sont ajoutées des lignes économiques à contre-courant de ce qui nous semblent constituer des progrès humains, avec une opposition de tout temps aux grandes réformes sociales des deux derniers siècles : réduction du temps de travail, congés payés, avancée de l’âge de départ en retraite, etc. Exception faite des acquis permis par le général de Gaulle en 1945 par son soutien aux réformes mettant en place un système moderne de sécurité sociale.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la présidence Sarkozy aura eu pour effet de nous rappeler aux bons souvenirs de certaines des idéologies les plus archaïques et les plus rétrogrades du XIXème siècle. La place de l'Église dans notre société, en tant qu'institution opposée à la République, a ainsi été une thématique marquante de son discours. Le 20 décembre 2007, il déclarait : « Dans la transmission des valeurs, et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé. Même s’il est important qu’il s’en approche. Parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie, et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. » Défendre la place du curé dans la vie des enfants, face à celle de l’instituteur, voilà une rhétorique qu’on attendait tout simplement plus ! Nous passerons outre la qualité des arguments avancés par l’ancien président. Il est en effet évident que la vocation d’un instituteur ne peut être portée par « l’espérance », et qu'enseigner dans un établissement difficile ne relève d'aucune forme de sacrifice et d'engagement.
Plus tôt dans l’année 2007, le 26 juillet, on observait un retour en arrière idéologique encore plus clair avec le fameux discours de Dakar, qui restera célèbre pour ces quelques phrases : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’Histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps, rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire, où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. » Un splendide mélange de Tintin au Congo et des diatribes colonialistes d’un Victor Hugo ou d’un Jules Ferry. Décidément, Nicolas Sarkozy (et son nègre, Henri Guaino) aura su tirer le meilleur de la IIIème République.
À ces propos s'est ajoutée une multitude de « petites phrases » des ministres ou élus UMP au cours du mandat Sarkozy. Après une phrase aussi imprécise que celle-ci, prononcée en septembre 2011 : « Il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences [à Marseille]. Je ne peux pas la quantifier », Claude Guéant déclarait, quelques jours plus tard : « 10% des déférés à la Justice à Paris sont des Roumains. Et d'ailleurs, il suffit de se promener dans la rue pour voir qu'il y a une forte présence... pour autant qu'on puisse reconnaître les gens, la nationalité des gens, sur leur visage ». Beaucoup plus récemment, le sénateur UMP Serge Dassault, nous inondant ainsi de son érudition, profitait du débat sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe pour faire un lien entre l'homosexualité et la « décadence » de la Grèce antique.
Quelle orientation prend la droite pour les élections de 2017 ?
Mettons de côté ces éléments de langage, qui restent déterminants par leur portée, mais pas par leur traduction politique. Dans les faits, les deux « droites » qui composent l’UMP sont deux sœurs jumelles. Et pour cause, alors même qu'ils se réclament du gaullisme, aucun des deux camps n’obéit réellement aux aspirations idéologiques du général : pas d’opposition frontale à l’Union européenne, et pas de revendication spécifique sur le rétablissement complet de la souveraineté nationale vis-à-vis de Bruxelles, notamment ni sur l’euro, ni sur les droits de douanes commerciaux, ni sur le degré d’intervention de l’État. Les « deux droites », divisées lors du référendum de Maastricht en 1992, partagent désormais largement le même socle d'idées, les dits gaullistes et autres séguinistes s'étant depuis convertis à la construction européenne et à son corollaire : le libéralisme économique. À l’exception d’une poignée d'élus et d'un certain nombre de militants (le courant interne dit de la « Droite Forte », et le collectif d’élus UMP « Droite Populaire »), qui croient réellement dans les thèses défendues par l’extrême-droite, l’ensemble des personnalités et barons du parti n’adoptent une dialectique radicale qu'à de rares occasions et avant tout pour des raisons purement électoralistes.
C’est sans doute parce que sa position « molle » menace ses chances d’emporter le leadership à droite pour la présidentielle de 2017, que François Fillon joue à présent une carte plus « droitière ». Après ses 35 propositions pour la France présentées le 24 juillet dernier, parmi lesquelles on trouve le port de l’uniforme à l’école, un temps de travail requis pour les bénéficiaires du RSA, et la remise en cause du droit du sol, le voilà qui explique, le 8 septembre dernier, qu'en cas de second tour aux prochaines élections municipales, à choisir entre un candidats FN et un autre PS, il conseillera de « voter pour le moins sectaire », abandonnant ainsi le traditionnel « front républicain » qui supposait auparavant de voter systématiquement contre le Front National. Une réponse au « pain au chocolat » de Jean-François Copé, qui a permis à ce dernier de faire jeu égal avec lui lors des primaires UMP ? Chacun des deux camps tente de surfer sur un discours qui a beaucoup plus d’échos auprès des électeurs que la dialectique habituelle de la gauche et de la droite. Ceux qui croient à cette « droitisation » (Guillaume Peltier, Geoffroy Didier) espèrent voir leurs idées s’appliquer, si possible par la voie d’un Nicolas Sarkozy réélu qui se serait transformé en sorte de Viktor Orban français. Ceux qui n’y croient pas, quant à eux, cautionnent les discours radicaux de leurs compères, tout en s’en distançant : cela leur permet à la fois de se targuer d’une certaine respectabilité politique, et de capter un électorat populaire avec lequel François Fillon et ses compagnons de la droite dite « républicaine » sont largement déconnectés. Partagée entre une « pensée unique » qui ne fait plus rêver les citoyens, et un populisme qui obtient l’adhésion du vote populaire sans pour autant être totalement assumé par l’UMP, la droite tend donc plutôt vers la seconde voie, la seule qui lui semble capable d'emporter les voix des déçus du PS et de récupérer le vote FN de 2012.