Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Par Jorge Brites.

Pour ce vingt-neuvième épisode du podcast L’allumeur de réverbères, qui coïncide avec les commémorations des cinquante ans de la Révolution des Œillets, qui eût lieu le 25 avril 1974 au Portugal et mit fin à 48 ans de dictature salazariste, nous avons choisi de revenir sur le processus révolutionnaire, bien souvent méconnu, qui suivit cette journée du 25 avril. Un processus de 19 mois au cours desquels le Portugal connût un mouvement social et un climat révolutionnaire jamais vu dans le pays, avec des milliers de grèves, de manifestations, d’occupations d’usines, d’entreprises et d’équipements publics, de logements vides, de propriétés terriennes – bref, des moyens de production.

Les 19 mois qui succèdent le 25 avril 1974 constituent un foisonnement d’expériences d’autogestion, de cogestion et de démocratie participative, avec une dualité des pouvoirs entre, d’un côté, les pouvoirs publics, et de l’autre des centaines de conseils ouvriers et de travailleurs, de conseils de soldats dans l’Armée, et de conseils d’habitants dans de nombreux quartiers.

Pour revenir sur l’ensemble de ce processus, sur ses enjeux, et pour nous aider à déconstruire un certain nombre d’idées reçues sur ladite Révolution des Œillets (en référence aux œillets rouges plantés dans les fusils des soldats) – notamment le mythe d’une « révolution sans morts », qui occulte les 13 années de guerres décoloniales qui ont pourtant largement motivé le coup d’État du 25 avril –, nous avons donné le micro le 26 février dernier, en visio, à :

  • Raquel Varela, historienne, chercheuse et enseignante à l’Université nouvelle de Lisbonne, et autrice de plusieurs ouvrages parmi lesquels l’essai Un peuple en révolution. Portugal – 1974-1975, publié en 2014.

En complément de cet entretien, et pour aborder les effets et les perceptions de la dictature salazariste et de la Révolution des Œillets sur les Portugais ayant émigré en France (plus de 900 000 exilés entre 1957 et 1974), nous avons également donné le micro, le 15 avril dans le 20ème arrondissement de Paris, à :

  • José Vieira, arrivé en France, plus précisément dans un bidonville de Massy, à l’âge de 7 ans en 1965, aujourd’hui réalisateur d’une trentaine de documentaires et auteur du livre Souvenirs d’un futur radieux, publié en mars de cette année.

L'épisode du podcast est accessible sur nos différentes plateformes de diffusion en version française, mais également en version portugaise (dont vous pouvez trouver les différents liens sur la page du blog lusophone O acendedor de lampiões : Meio século depois da Révolução dos Cravos, crônica de um povo levantado (1974-1975).

Parmi les documentaires réalisés par José Vieira, dont plusieurs abordent les conditions de vie et d'accueil des personnes migrantes en France, celui également intitulé Souvenirs d'un futur radieux et datant de 2014, constitue un regard croisé sur deux bidonvilles de Massy, construits à 40 ans d'intervalle (le premier, celui où José Vieira vécut en 1965, et l'autre au début des années 2000 et comptant des familles originaires de Roumanie). Il est accessible ci-dessous :

Suivent les liens des musiques que vous pouvez entendre tout au long du présent podcast.

  • La musique Grândola, Vila Morena, un poème et une chanson composée par l’artiste portugais José Afonso, qui avait été choisie par les militaires rebelles pour lancer le signal du coup d’Etat du 25 avril 1974 :
  • Le morceau Angola segue em frente, composée en 1975, par l’artiste Teta Lando, qui a également fondé le groupe Merengues :
  • La musique Sol Maior para Comandante, composée en 1979 par le groupe bissau-guinéen Super Mama Djombo, et qui fait notamment l’éloge du leader indépendantiste et révolutionnaire Amílcar Cabral :
  • La musique Liberdade de l’artiste portugais Sérgio Godinho, composée en 1974, et qui est restée connue pour son refrain La paix, le pain, logement, santé, éducation (qui résume en quelques mots les revendications et les espoirs de son époque) :

*  *  *

Retrouvez également les podcasts sur la chaîne YouTube de L'allumeur de réverbères :

Sur la plateforme Audioblog Arte Radio :

Entretiens et montage : Jorge Brites.

Musique du générique : le groupe Iñigo Montoya.

Voix off (en français) sur l’entretien en langue portugaise : Marine Demailly.

Tag(s) : #Podcast, #International
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :