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Par David Brites.

Parc Harmonia, dans le centre de Porto Alegre, dans l'État de Rio Grande du Sud, au Brésil.

Parc Harmonia, dans le centre de Porto Alegre, dans l'État de Rio Grande du Sud, au Brésil.

Le 7 septembre dernier, les Brésiliens célébraient leur fête nationale commémorant l'indépendance du pays, proclamée en 1822. Cette année-là, le fils aîné du roi portugais Pedro Ier devenait empereur du Brésil, coupant les ponts avec Lisbonne. À Porto Alegre, dans le Rio Grande du Sud, cette journée était à peine marquée par un petit défilé de militaires et d'écoliers, dans le centre-ville. Cela s'explique par l'histoire de cet État, le plus méridional du pays, où une autre célébration fait l'objet d'une mobilisation bien plus importante. En effet, du 1er au 20 septembre est commémorée la Guerre des Farrapos, plus connue là-bas sous le nom de Révolution Farroupilha, pendant laquelle, au début du XIXème siècle, les habitants du Rio Grande du Sud, connus sous le gentilé « Gaúchos », ont fait sécession du régime impérial brésilien. Regard sur cet évènement culturel méconnu en dehors du Brésil et sur les soubassements historiques qui sont à la base de l'identité « gaúcha ».

Le particularisme du Rio Grande du Sud trouve ses racines dans le lien géographique et culturel spécifique de ce territoire avec ses voisins sud-américains, l'Argentine et l'Uruguay. Avant même l'indépendance du Brésil, le Rio Grande, tout comme l'Uruguay, était sujet à des conflits perpétuels entre l'Espagne et le Portugal, avec pour enjeu la maîtrise du Rio de la Plata. Aventuriers (bandeirantes) et indigènes se battaient également pour la terre et le bétail. En 1828, le Brésil devenu indépendant retirait ses troupes d'Uruguay, et se trouvait donc avec deux républiques sur son flanc sud. Comme bien souvent dans les indépendances américaines, l'étincelle qui provoque la sécession du Rio Grande du Sud est d'origine économique. Le commerce de cuir et de viande salée et séchée était devenu déterminant pour ce territoire, exportateur vers l'Europe et qui approvisionnait le marché intérieur brésilien. La salaison et la vente de viande étaient devenues les activités les plus lucratives de la région. En outre, dans un contexte national de forte centralisation, se développaient de fortes oppositions des oligarchies provinciales qui se voyaient éloignées des pôles de décision de l'Empire ; la sécession riograndense, dans une zone fortement militarisée, ne fut qu'un des symptômes, certes violent et précoce, de ce tiraillement par des forces centrifuges que le Brésil devait connaître tout au long du XIXème siècle.

Guilherme Litran, Charge de la cavalerie farroupilha (1893).

Ce mécontentement se cristallisa finalement sur la politique fiscale du gouvernement, notamment le niveau de taxation de la viande salée alors sujette à l'exportation (charque). Cherchant à faire baisser le prix des salaisons, le pouvoir diminua les taxes des produits importés, favorisant ainsi l'importation de viande argentine et uruguayenne à un prix inférieur à celle des Gaúchos. Parallèlement, les taxes douanières sur l'exportation de la viande locale et l'importation de sel se maintenaient élevées, alors que les éleveurs et producteurs de salaisons réclamaient exactement l'inverse. Enfin, autre point de friction, le fait même que le taux d'impôt soit décidé à Rio de Janeiro (alors la capitale impériale) posait un problème de principe aux élites du Rio Grande, car une grande partie de la richesse de la province était captée par la Couronne. Les évènements se précipitèrent quand, le 20 avril 1835, Antônio Rodrigues Fernandes Braga, alors gouverneur de la province, et Sebastião Barreto Pereira Pinto, commandant des Armées provinciales, dénoncèrent explicitement les projets sécessionnistes de l'opposition locale. Un lieutenant-colonel en poste à la frontière, par ailleurs riche propriétaire dans le Rio Grande du Sud et l'Uruguay, Bento Gonçalves da Silva, faisait partie des accusés.

Grandes familles de propriétaires terriens, monarchistes modérés et républicains s'unirent alors, également pour dénoncer les bavures commises par la police. Les actions violentes commencèrent le 19 septembre 1835, quand les troupes dites « farroupilhas » commandées par Onofre Pires et José Gomes de Vasconcelos Jardim envahirent Porto Alegre ; la ville était entièrement sous leur contrôle dès le lendemain. Le gouverneur Braga s'enfuit dans la localité de Rio Grande, mais la Garde nationale qui s'y trouvait se joignit aux insurgés. Le lendemain, 21 septembre, Bento Gonçalves, à la tête de son contingent, entra triomphalement dans la capitale provinciale, et le pouvoir fut confié à Marciano Pereira Ribeiro, chef du Parti Farroupilha. Un peu plus d'un an allait être nécessaire aux sécessionnistes pour prendre le contrôle de l'ensemble de la région, notamment après les batailles remportées à Rio Pardo et à Capela do Erval.

Carte de la province de Rio Grande du Sud, avec la localisation de certains points-clefs du conflit.

Carte de la province de Rio Grande du Sud, avec la localisation de certains points-clefs du conflit.

António Parreiras, Proclamation de la République de Piratini (1915).

La República riograndense : des grands principes républicains à la défaite militaire

Le conflit qui s'amorce alors restera fortement ancré dans l'imaginaire collectif régional. En témoigne l'organisation chaque année, en septembre, du campement Farroupilha glorifiant l'identité gaúcha. En témoignent également le nom des rues, les statues mettant à l'honneur des héros de la guerre de 1835-1845, ainsi que le palais Piratini, où siège actuellement le gouvernement de l'État fédéré du Rio Grande du Sud, et qui doit son nom à la ville de Piratini qui fut la capitale des indépendantistes gaúchos. Car les évènements ne vont pas permettre aux insurgés de se maintenir à Porto Alegre. Les maigres tentatives de conciliation du gouvernement central brésilien ayant été rejetées, les Farrapos, dénomination donnée aux sécessionnistes par leurs adversaires qui se moquaient de leurs vêtements usés (farrapos signifie « loques » en portugais, et farroupilha peut se traduire par « loqueteuse »), enchaînent pourtant les victoires, à Passo de Lageado, Passo dos Negros, Moscardas, et conquièrent la ville de Pelotas. Ils perdent finalement, très tôt dans le conflit, Porto Alegre, avant d'être vaincus face à une escadre impériale à Itapuã. Conduits par le colonel Antônio de Sousa Neto, ils remportent une victoire décisive à Seival en septembre 1836, et dans la foulée, le 11 septembre 1836, proclame la República Riograndense. La sécession est officiellement engagée.

L'ensemble des troupes restent alors conduites par Bento Gonçalves, qui reste dans les mémoires la figure majeure du mouvement. Il est fait prisonnier (avec trois autres leaders de l'indépendance, dont le commandant Onofre Pires) dès octobre 1836 lors de sa défaite à Fanfa face aux troupes légitimistes de Bento Manuel Ribeiro, avant d'être envoyé en prison à Rio de Janeiro. Conscients de leurs faiblesses, les sécessionnistes cherchent des appuis extérieurs et une reconnaissance internationale. En 1838, ils adressent aux « nations civilisées » un document intitulé Manifeste du 29 août 1838, dans lequel ils expliquent les motifs de leur action et cherchent à démontrer que la sécession a été le résultat de la politique impériale plus qu'une volonté pré-existante d'indépendance. Processus conscient et mûrement réfléchi, la séparation se baserait sur les principes de liberté et de souveraineté des nations qui devenaient alors de plus en plus prégnant en Europe. L'érection du Rio Grande du Sud comme nation vise ainsi à poser le nouvel État à égalité avec le Brésil, et à sortir le combat sécessionniste de l'image que lui conféraient les autorités impériales, à savoir un simple mouvement régionaliste à tendance insurrectionnelle. Piratini devient, cela a été dit, capitale de la nouvelle république, qui s'inspire officiellement des valeurs issues de la Révolution française, à savoir la liberté et l'égalité de tous les citoyens ; la devise de la nouvelle république est d'ailleurs : Liberté, Égalité, Humanité. En conséquence de quoi l'esclavage est aboli. Les insurgés s'approprient le terme de farrapos, équivalent du « sans-culotte » français.

Statue de Bento Gonçalves, à Porto Alegre. Le leader de la Révolution Farroupilha naquit dans la localité de Triunfo, en 1788, et mourut deux ans après la fin de la Guerre des Farrapos, en juillet 1847, à Pedra Brancas (actuelle Guaíba), toujours dans le Rio Grande du Sud.

Statue de Bento Gonçalves, à Porto Alegre. Le leader de la Révolution Farroupilha naquit dans la localité de Triunfo, en 1788, et mourut deux ans après la fin de la Guerre des Farrapos, en juillet 1847, à Pedra Brancas (actuelle Guaíba), toujours dans le Rio Grande du Sud.

Les batailles se succèdent sans qu'un camp ne parvienne à l'emporter sur l'autre, au point qu'en 1837, le régent de la Couronne Diogo Antônio Feijó (Pedro II n'a alors que douze ans) décide d'accentuer la lutte contre le mouvement gaúcho dont l'action militaire ne semble pas devoir cesser. Le brigadier Antero de Brito est nommé commandant militaire de la province, avec pour mission de mater la rébellion. Arrestations, expulsions, violences se multiplient plus que de raison, au point de provoquer la défection de nombreux légitimistes, dont Bento Manuel Ribeiro lui-même. En décembre 1837, Bento Gonçalves, qui s'est échappé de sa seconde prison à Salvador de Bahia, et rejoint Piratini via Buenos Aires pour assumer les fonctions de président de la République. L'insurrection s'est alors déjà dotée d'un hymne, d'un drapeau et d'armoiries. Les succès de la cause farroupilha ont des échos lointains, au point que les Italiens Giuseppe Garibaldi, David José Martins Canabarro et leurs partisans rejoignent la région pour porter appui aux Gaúchos : en 1838, ils envahissent la province limitrophe de Santa Catarina, où est proclamée en juillet 1839 la República Juliana (ou República catarinense), et fomentent des troubles dans celle du Paraná, la suivante vers le nord. La conquête de Laguna, justement dans la région de Santa Catarina, offre alors un débouché portuaire aux insurgés, leur permettant d'importer du matériel nécessaire à la poursuite de la lutte, et leur permet de contrôler une grande partie de la province. Une flotte se constitue, Garibaldi à sa tête, et des attaques sont menées jusque Paranaguá, au large du Paraná.

Les autorités impériales finissent par prendre la mesure des évènements et par comprendre le risque d'une contagion du mouvement insurrectionnelle au-delà des frontières du Rio Grande du Sud. Une puissante escadre est envoyée et détruit la flotte farroupilha, en novembre 1839, s'emparant par la même occasion de Laguna ; cet évènement amorce le déclin des Farrapos, qui s'engagent dès lors dans une guerre défensive. Ils perdent continuellement du terrain à partir de 1840, en dépit de l'appui que leur apporte le caudillo uruguayen Fructuoso Rivera, et jusqu'en 1845, leur capitale changera au gré de l'avancée des troupes impériales : Piratini, Caçapava, Alegrete, São Gabriel, Bagé, São Borja. Si les troubles provoqués par les milieux libéraux à Rio de Janeiro en 1842 intéressent fortement les républicains gaúchos, les évènements à l'échelle nationale ne les aident aucunement ; la prise de pouvoir de Pedro II à sa majorité, en 1841, et la concession d'amnistie qui s'ensuit, entament un mouvement de défection parmi les Farrapos, tandis que la supériorité en hommes et en ressources des forces légitimistes, dirigées à partir de 1842 par Luís Alves de Lima e Silva (nommé en novembre commandant militaire de la province), finit par influer sur le cours des combats. En outre, des conflits de personnes et des différends idéologiques fragilisent l'unité des révolutionnaires, notamment dans le contexte de la mise en place, dans l'État sécessionniste, d'une assemblée constituante en décembre 1842 et de la proclamation d'une Constitution en février 1843 : entre Antônio Vicente da Fontoura et Bento Gonçalves d'abord, puis entre ce dernier et Onofre Pires (qui s'est lui-aussi échappé de sa prison, à Rio de Janeiro en 1837), ces rivalités entraînent finalement, en août 1843, la démission de son poste de chef de l'État de Bento Gonçalves, accusé de dérives autoritaires et de l'assassinat d'un opposant politique.

Alors que s'amorçaient déjà des négociations de paix avec le pouvoir central brésilien, la bataille de Porongos où furent vaincues les dernières forces farroupilhas, le 14 novembre 1844, mit un terme aux espoirs des irréductibles. Le 28 février 1845 était signée la paix de Poncho Verde, qui offrait aux insurgés un accord de paix plus qu'honorable, en dépit de la décennie qui venait de s'écouler : la hausse des taxes sur la viande salée importée, décidée quelques années plus tôt, fut confirmée, tous les révoltés amnistiés, et les dettes engagées par les insurgés furent assumées par l'État brésilien. En cause, le contexte régional : le régime de la Confédération argentine (qui avait succédé nominalement aux Provinces Unies du Río de la Plata), sous la direction du gouverneur Juan Manuel de Rosas, projetait de constituer une fédération d'États sous l'hégémonie de Buenos Aires, et visait donc à déstabiliser la région (y compris l'Uruguay voisin), c'est pourquoi il était impératif pour le Brésil de sécuriser sa frontière méridionale. Le 1er mars 1845, la paix était effective, Luís Alves de Lima e Silva prenant la présidence du gouvernorat de la province.

Campement Farroupilha : à Porto Alegre, le particularisme régional « gaúcho » mis à l'honneur chaque année
Place centrale de Porto Alegre. L'inscription sur la fontaine fait clairement référence à la Révolution Farroupilha : « La Colonie Espagnole au Glorieux Peuple Riograndense pour son Centenaire Farroupilha 1835-1935 ».

Place centrale de Porto Alegre. L'inscription sur la fontaine fait clairement référence à la Révolution Farroupilha : « La Colonie Espagnole au Glorieux Peuple Riograndense pour son Centenaire Farroupilha 1835-1935 ».

Le campement Farroupilha : derrière l'évènement festif, l'identité des Gaúchos mise à l'honneur

En dépit de la violence qui s'est alors observée et de la défaite militaire, la Guerre des Farrapos reste ancrée dans la mémoire locale comme un moment glorieux. Le 20 septembre est jour férié, et la veille, le 19, les écoles et centres éducatifs font chanter l'hymne régional aux enfants, devant les drapeaux brésilien et riograndense. Les élèves portent même parfois, quelle que soit leur origine ethnique, les vêtements traditionnels gaúchos. Nombreux sont les habitants du Rio Grande du Sud qui voient dans cette séquence historique un motif de fierté, car ils considèrent qu'à travers les valeurs proclamées par les insurgés, leur État a été à la pointe du combat pour la liberté et l'égalité, dans un Brésil impérial qui maintenait encore l'esclavage. Si elle reste méconnue en dehors des frontières brésiliennes, celle qui est désormais connue comme la « Décennie Héroïque » (Decênio Heróico) est structurante localement, au point que l'identité régionale puisse parfois primer sur le sentiment d'appartenance à la nation brésilienne. Bien entendu, présenter la Révolution Farroupilha uniquement comme une révolte pour la justice et la liberté est un peu court : des intérêts économiques animaient aussi les leaders de la sécession, dont les faits d'armes, qui incluent des exécutions sommaires de prisonniers par exemple, n'ont pas toujours été aussi glorieux que ce que la mémoire collective ne le laisse imaginer.

Agréable et chaleureux, le campement Farroupilha attire à Porto Alegre, chaque année, des personnes de tout l'État du Rio Grande du Sud. Pendant les vingt premiers jours de septembre, une gigantesque foire s'établit au parc Harmonia, en plein centre-ville, tout près du parc Farroupilha. Là, des grillades par dizaines se succèdent, l'occasion pour les Gaúchos de revêtir les habits traditionnels des éleveurs et de manger des plats typiques du churrasco (grillade) local : échine de mouton (espinhaço de ovelha), bouillon de légumes et de bœuf (vaca atolada, tendre et salé), viande bien salée et riz (carreteiro de charque), haricots noirs (feijão mexido), etc. Bien que peu connu à l'international, cet évènement est une belle occasion, notamment pour les amateurs de viande, de voir la ville de Porto Alegre, plutôt connue d'habitude pour les forums sociaux qu'elle a accueillis par le passé (en 2001, en 2002, en 2003 et en 2005).

Gaúcho affairé à un « churrasco » dans le parc Harmonia.

Gaúcho affairé à un « churrasco » dans le parc Harmonia.

La culture des Gaúchos n'est pas que culinaire et vestimentaire, elle est aussi musicale.

La culture des Gaúchos n'est pas que culinaire et vestimentaire, elle est aussi musicale.

Statue du Laçador, à Porto Alegre.

La culture gaúcha n'est bien entendu pas la seule composante de l'identité du Rio Grande du Sud. Si elle est le pilier culturel au point que ses habitants s'identifient avec le terme même de Gaúcho, devenu véritablement un gentilé, la réalité démographique de cet État est aussi le résultat de migrations diverses qui ont chacune apporté une pierre à l'histoire régionale : outre une population d'origine essentiellement portugaise (et espagnole, dans une moindre mesure) qui est facilement attachée au folklore gaúcho, le Rio Grande du Sud a reçu de nombreuses populations noires et métisses, conséquence d'une situation de traite et d'esclavage dont le Brésil d'aujourd'hui demeure héritier ; surtout, dans la seconde moitié du XIXème siècle, et jusqu'au milieu du XXème, l'ensemble de la région Sud du Brésil (ce qui inclut également Santa Catarina et Paraná) a accueilli des milliers de migrants italiens et allemands, venus chercher terre et prospérité. Des localités caractérisées par l'architecture allemande comme Gramado, ou la permanence de dialectes italiens ou germaniques dans l'intérieur du Rio Grande du Sud, sont des marques originales de cet héritage. Cet État est aujourd'hui riche de tous ces apports, même si ses particularismes s'articulent encore largement autour de la figure du Gaúcho, dont la statue du Laçador à Porto Alegre (visible sur la photo ci-contre), sorte d'anthropomorphisation de la région, reste l'une des représentations les plus connues.

Autre figure symbolique de cette culture : le « cheval créole » (cavalo crioulo), une race descendant des chevaux d'Andalousie et du Portugal qui furent apportés en Amérique du Sud dès le XVIème siècle. Également présents en Argentine et en Uruguay, la majorité de ces chevaux vécurent de manière libre et sauvage dans les pâturages brésiliens, argentins et uruguayens, supportant pendant 400 ans des conditions environnementales et climatiques parfois rudes, ce qui les a rendus robustes et vigoureux. Très souvent employés dans le transport de marchandises et les voyages, ils sont présents en grand nombre dans le campement Farroupilha de septembre, de même que d'autres chevaux de la région, comme le mangalarga (considéré comme la race nationale brésilienne).

On trouvera bien des habitants du Rio Grande du Sud (l'un des États les plus riches du pays) tenir des propos à tendance indépendantiste, soutenant qu'ils seraient « bien plus riches en dehors du Brésil » par exemple. Toutefois même ces sécessionnistes de comptoir ont conscience que l'idée est utopique, elle n'est d'ailleurs même pas présente dans les débats publics. De tels discours révèlent plutôt à quel point l'identité culturelle locale est un enjeu majeur pour ses habitants. Comme l'illustre aussi l'existence des CTG : les Centres de Traditions Gaúchas (Centros de Tradições Gaúchas), affiliés au Mouvement Traditionaliste Gaúcho créé dans les années 1960, qui s'occupe de promouvoir, comme son nom l'indique, la culture et les traditions gaúchas. Les CTG appuient de petits restaurants et étalages qui s'installent, soit en septembre dans le parc Harmonia pour participer aux festivités, soit de façon permanente. La ville de Porto Alegre foisonne en effet de restaurants de grillades (churrascarias) spécialisés dans la cuisine gaúcha. Ce qui offre au moins l'occasion de « goûter » à la culture locale, même dans le cas où le hasard ne vous permettrait pas d'assister au folklore du campement Farroupilha !

Quand le folklore du Campement Farroupilha s'exporte jusque dans les rues des quartiers environnants.

Quand le folklore du Campement Farroupilha s'exporte jusque dans les rues des quartiers environnants.

Un restaurant ayant le soutien d'un Centre de Traditions Gaúchas, dans la Campement du parc Harmonia.

Un restaurant ayant le soutien d'un Centre de Traditions Gaúchas, dans la Campement du parc Harmonia.

Au cœur du Campement Farroupilha, le fameux « churrasco ».

Au cœur du Campement Farroupilha, le fameux « churrasco ».

Tag(s) : #International
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