Par David Brites.
Depuis des mois, des dizaines de services d'urgence hospitaliers sont en grève dans toute la France pour dénoncer leurs conditions de travail et le manque catastrophique de moyens matériels et humains à leur disposition. Cette information a été, dans un premier temps, largement mise à la trappe par la plupart des médias, sans doute trop occupés à relayer les propos de Christophe Castaner accusant les Gilets jaunes d'avoir « attaqué » l'hôpital Pitié-Salpêtrière (le ministre de l'Intérieur évoqua ensuite une « intrusion violente »), puis à dénoncer le mensonge de ces accusations devant les nombreuses vidéos amateurs et témoignages du personnel soignant attestant le contraire. À de très rares exceptions, les médias n'ont pas jugé nécessaire de nous « bombarder », de nous « matraquer » avec l'actualité du mouvement des urgentistes. Ce n'est que depuis un mois à peine que le sujet est un peu plus présent dans les JT, et quelques reportages sont menés dans les grands médias, mais auparavant, pendant des mois, le personnel soignant avait dû batailler non seulement seul (comme il continue à le faire), mais aussi dans l'indifférence générale.
Créées dans les années 1960 pour les accidentés de la route, les Urgences pallient dorénavant l'essoufflement du système de santé français, lié aux déserts médicaux, au recul de la médecine en ville, à la recherche de rentabilité dans les hôpitaux, et au vieillissement de la population. Dans les années 1980, les services d'urgence recevaient sept millions de patients par an. C'est désormais trois fois plus, vingt-et-un millions, sans que la courbe des effectifs n'ait suivi. Au 1er janvier 2017, on estimait qu'il manquait un quart de praticiens hospitaliers (postes à taux pleins), et 45% de postes d'urgentistes à temps partiel. Au contraire, la tendance est à la casse. Depuis 1995, ce ne sont pas moins de 95 services d'urgence qui ont fermé, et deux tiers des maternités. Et le nombre de lits en hôpital diminue de façon constante depuis vingt ans. Chaque année, 180 000 personnes passeraient la nuit sur un brancard. L'une des conséquences est la hausse considérable des agressions du personnel soignant par les patients (baffes, chaises jetées, etc.).
Le mal vient de loin, même s'il a été accentué depuis les présidences Hollande et Macron. Le 15 avril 2018, face à Jean-Jacques Bourdin et à Edwy Plenel, le chef de l'État déclarait : « Il n'y aura pas d'économie sur l'hôpital dans ce quinquennat, je vous rassure. » Mais, rappelait récemment la dessinatrice de bandes-dessinées en ligne Emma (Urgences en grève), vers la même période fuitait une circulaire du ministère de la Santé, annonçant près d'un milliard de coupes budgétaires, soit l'équivalent d'environ 15 000 emplois.
Autre point problématique : le manque de généralistes. En effet, si le nombre de spécialistes a fortement augmenté, celui des médecins généralistes stagne quant à lui autour d'un peu plus de 100 000 depuis près de vingt ans. Une étude prévoit en outre que le chiffre aura diminué d'environ un quart d'ici 2025 à cause des départs à la retraite non-remplacés, alors que la population française, elle, augmente et vieillit – la part des plus de 65 ans est sur le point de passer la barre symbolique des 20% de la population. Par ailleurs, en dehors des heures d'ouverture des cabinets médicaux, les médecins n'ont plus d'obligation de garde depuis la réforme adoptée en 2002 par le ministre de la Santé de l'époque, Jean-François Mattei. Un cocktail qui explique en grande partie l'explosion des consultations en Urgences. On estime que 43% des arrivées dans les services d'urgence relève d'une simple consultation, et que 35% des patients auraient pu obtenir une réponse auprès d'un médecin généraliste.
L'hôpital Saint-Antoine, dans le XIIème arrondissement parisien. On peut voir une succession de banderoles déployées sur les escaliers le long de la façade, quasiment au centre de la photographie. On y lit « U-R-G-E-N-C-E-S EN GRÈVE ».
Des services d'urgence débordés
La grève s'est amorcée le 18 mars à l'hôpital Saint-Antoine, dans le XIIème arrondissement de Paris, après une énième agression de l'un des membres du personnel soignant. Le 13 avril, une grève générale est déclarée par le personnel de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le 14 et le 15 avril, les infirmiers et aides-soignants de quatre services d'urgence parisiens (Lariboisière, Pitié-Salpêtrière, Saint-Louis, Tenon) rejoignent ceux de l'hôpital Saint-Antoine dans une grève illimitée. Le 12 mai, 41 services d'urgence sont en grève dans toute la France, à Paris, mais aussi à Lens, Valence, Nantes, Angers et Mantes-la-Jolie, entre autres. Le 21 mai, ils sont une soixantaine, dont 25 dans les établissements de l'AP-HP ; le 5 juin ce chiffre passe à 75, et le 16 juin, pas moins de 106 services sont mobilisés. Les Urgences n'en demeurent pas moins assurées, dans un souci de continuité du service aux patients. Unis, les huit principaux syndicats (CGT, SUD, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa, SMPS) critiquent les conditions de travail dégradées, le manque de moyens, ainsi que la suppression de 3 500 postes entre 2014 et 2018.
De plus, une vaste réflexion sur la réorganisation des services est en cours, depuis le décès d'une femme en décembre 2018, aux Urgences de l'hôpital Lariboisière (Xème arrondissement parisien), suite à une série de dysfonctionnements : d'abord enregistrée sous le mauvais nom, elle a ensuite été mal diagnostiquée puis perdue par le service. On l'a retrouvée inanimée sur un brancard le lendemain matin, après douze heures d'attente. Et ce n'est pas le seul cas du genre. En mai 2018, un patient est mort à l'hôpital Georges-Pompidou, dans le XVème à Paris. Alors qu'il s'asphyxiait, il a attendu six heures sans pouvoir être pris en charge par un médecin, malgré les multiples alertes de l'infirmière alors de garde. En avril 2019 enfin, à l'hôpital Purpan, à Toulouse, un patient a été retrouvé en arrêt cardiaque sur son brancard, après être resté seul pendant quinze minutes. L'infirmier qui gérait les prises en charge était seul pour tout le service.
Une vidéo a beaucoup circulé dans les réseaux sociaux : prenant place à l'hôpital de Lens, on y voit au moins huit patients qui ont été placés, chacun sur son lit, dans un couloir, par manque de place dans les chambres, et des crochets qui ont été cloués à la hâte sur les murs afin d'accrocher les perfusions des malades. Interrogé pour l'émission C politique sur France 5, diffusée le 12 mai, un infirmier anesthésiste (et délégué CGT) de l'hôpital de Lens déclarait justement : « On se retrouve avec 200 entrées, avec parfois 40, ou 60 malades en simultanée dans les Urgences, qui du coup attendent une prise en charge spécialisée dans un service, 24, ou 48 heures, c'est arrivé, sur un brancard, dans les couloirs des Urgences, en attendant qu'on ait une place pour s'occuper de ces gens-là. [...] Les uns sur les autres, dans des conditions d'hygiène, de puanteur parfois, d'intimité qui ne peuvent pas exister. [...] Et on n'a pas le personnel. On n'a pas des choses toutes bêtes : on n'a pas les couvertures, on n'a pas les oreillers, on n'a pas les petits-déjeuners, on n'a pas les prises de courant nécessaires [...]. Parce qu'on n'est pas prévu pour ça. » Et de conclure : « C'est de la maltraitance institutionnelle. Pour notre propre famille, on n'accepterait pas que ça se passe comme ça. » Le 9 mai en manifestation à Lille, le même infirmier ajoutait : « Ce qu'on demande n'est pas hallucinant. On demande juste les moyens de travailler dignement, pour rendre la dignité aux gens qui se font soigner chez nous. » De nombreux salariés démissionnent même pour protester contre leurs conditions de travail : sur les 17 médecins urgentistes en poste en mai, les deux tiers ont démissionné et auront quitté leur poste d'ici la fin de l'été, menaçant l'existence même du service.
Idem ailleurs, par exemple aux Urgences de Lons-le-Saunier, dans le département du Jura, où après des mois de protestation, 70% du service s'est mis en arrêt-maladie. Dans un reportage diffusé là encore sur France 5, le 16 juin dernier, on pouvait entendre Éric Loupiac, médecin généraliste, déclarer à l'occasion d'une manifestation : « Nous avons commencé une grève le 7 décembre 2018. [...] Depuis plus de six mois, notre activité a doublé [...], les patients s'entassent dans les couloirs, on joue à Tetris tous les matins avec les brancards. [...] C'est très bien, les patients sont très serrés les uns contre les autres, pour les épidémies, c'est du top ! » Début juin, c'est 90% du personnel de Lons-le-Saunier qui était en grève, ce à quoi le gouvernement a répondu par la méthode forte, en « réquisitionnant » les urgentistes : ainsi, plusieurs personnes du service se sont vues réveillées au milieu de la nuit par des gendarmes venus les chercher, ou ont reçu un message de convocation à la police sur leur téléphone (« Urgent, merci de contacter le commissariat de police [...] pour une notification d'un arrêté préfectoral [...] pour assurer la continuité des soins »).
À Valence également, une infirmière venue sur le même plateau TV de C politique témoignait, toujours le 12 mai, des carences dramatiques, en termes de prises d'oxygène, de prises de courant, de bouteilles d'oxygène, de temps de repos pour le personnel hospitalier, etc. « Concrètement, quand vous finissez votre journée de travail, et que vous passez la relève, vous ne savez pas ni pourquoi les gens sont là, ni comment ils s'appellent, ni où ils se trouvent... Aujourd'hui, on fait de l'abattage de patients. Réellement. J'ai l'impression de travailler à l'usine. Et je n'ai pas fait ce travail-là pour faire ça dans ces conditions. » Elle ajoutait encore : « Nous, on veut pouvoir prendre en charge de l'humain dignement. Quand on vous oblige à faire pipi dans un couloir, ou quand on voit les potences, à Lens – chez nous, c'est tenu avec du sparadrap, puisqu'on nous a dit que les clous pouvaient être dangereux. »
Là comme dans les autres villes, l'argument de la direction est simple : l'objectif est d'assainir les comptes de l'établissement. Mais les choix préalables à cet « assainissement » sont parfois plus que discutables. À Valence par exemple, l'hôpital avait trois millions d'euros d'excédent il y a trois ans, et se retrouve à présent avec huit millions de déficit, du fait notamment du recours croissant à de l'intérim médical – rappelons que d'après l'Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France, une semaine d'intérim médical équivaut financièrement à un mois de praticien hospitalier.
En cause, à l'origine : le manque de médecins, qui a justifié le recours à l'intérim. Or, que répond à cela la ministre de la santé Agnès Buzyn ? Le gouvernement a annoncé le déblocage de 70 millions d'euros, dont la majeure partie (55 millions) sera versée sous forme d'une prime de risque (100 ou 200 euros par personne), bien que les grévistes n'aient pas mis l'accent sur la faiblesse de leurs salaires – mais peut-être le gouvernement pense-t-il que tout s'achète, y compris la paix sociale. L'exécutif a réduit de presque de moitié la dette des hôpitaux l'année dernière (reste à savoir à quel prix), et a fait voter cette année, au Parlement, une réforme du numerus clausus, qui limitait le nombre d'admis en médecine chaque année. Mais la conséquence attendue de cette dernière mesure est l'augmentation de 20% du volume de médecins... d'ici 20 ans. En outre, plus de médecins, oui, mais pas d'obligation d'installation dans les zones désertées.
Invitée sur France Inter le 4 juin, Agnès Buzyn déclarait impératif « de restructurer la médecine de ville, c'est-à-dire la médecine libérale, les médecins généralistes, pour qu'ils puissent prendre en charge plus de patients en amont des Urgences ». La carte hospitalière doit encore être revue, et la télémédecine développée. Sont également prévus la régularisation de médecins étrangers, l'incitation aux regroupements de médecins en communautés territoriales de santé, et l'extension du système des médecins adjoints et des assistants médicaux. C'est peut-être l'un des seuls mérites de la réforme Buzyn, que de s'attaquer au problème en amont des Urgences, et non à la seule réorganisation des hôpitaux. Mais les grévistes dénoncent l'absence de rupture avec la logique comptable des réformes précédentes – et notamment la tarification à l'activité établie il y a une quinzaine d'années, selon laquelle plus un hôpital fait d'opérations, plus il est financé – et maintiennent que les efforts annoncés sont largement en-deçà de l'urgence. La ministre de la Santé rappelait début juin qu'elle n'avait pas de solution miracle, appelant par ailleurs le personnel soignant à faire preuve de responsabilité...
Toujours au micro de France Inter le 4 juin, Mme Buzyn a précisément fui les siennes, de responsabilités, refusant d'accepter la dimension intenable de la situation, pour faire plutôt culpabiliser le personnel soignant : « En général, les soignants en grève viennent soigner avec un brassard pour assurer la continuité des soins. Là ils se sont mis en arrêt-maladie. Ça, je pense que c'est dévoyer ce qu'est un arrêt-maladie. Je pense que ce n'est pas bien, ça entraîne une surcharge de travail pour les autres. Nous l'avons vu à Lons-le-Saunier, ce sont les ambulanciers, ce sont les pompiers, ce sont les médecins libéraux qui ont pris en charge tous les patients. En réalité, en faisant cela, on accroît la fatigue des autres. »
« Je pense qu'à la fin, ce seraient les citoyens français qui le paieraient, avec un risque vital pour un certain nombre [d'entre eux] », ajoutait-elle alors. Comme si le poids des drames qui surviennent dans les Urgences, de surcroît quand ils sont la conséquence directe ou indirecte du manque de moyens humains et matériels, ne pesait pas déjà suffisamment sur la conscience du personnel soignant. Comme si, par ailleurs, les coupes budgétaires dans la Santé n'entraînaient pas, elles aussi, bien avant toutes les formes de protestation en faveur d'une amélioration du service, « un risque vital pour un certain nombre de citoyens ». Toujours dans le reportage diffusé sur France 5 le 16 juin, le médecin Éric Loupiac, gréviste à Lons-le-Saumier, réagissait ainsi aux annonces du gouvernement, cinq jours plus tôt : « Mépris, arrogance : "nous savons, vous êtes de la merde". C'est dangereux, parce qu'après, qu'est-ce qui va se passer quand les gens en auront marre ? Il n'y a aucune négociation, c'est écœurant. »
Une logique comptable mortifère
Tant que les paradigmes qui conduisent les politiques gouvernementales resteront les mêmes, la logique comptable qui prévaut perdurera et fera les mêmes ravages. L'exécutif ne parvient pas à penser l'humain avant toute chose, et le prétexte du pragmatisme budgétaire – d'autant moins compréhensible que des cas de mauvaise gestion flagrante sont avérées – conduit à des situations qui affectent profondément la qualité des services, mais aussi les conditions de travail du personnel soignant, et donc le traitement des patients. On reste dans la droite ligne du programme d'Emmanuel Macron à la présidentielle, et de ce qui a motivé la colère des Gilets jaunes hier, des urgentistes aujourd'hui (Emmanuel Macron : derrière un visage « jeune », le dogme et l'injustice de vieilles recette libérales). Les ministres agissent comme si leurs décisions n'avaient pas de conséquences concrètes sur la vie des gens. Or, quand des lits sont supprimés, quand des postes ne sont pas renouvelés, ou quand les consignes données aux directeurs d'hôpitaux conduisent à « faire du chiffre », cela impacte sur la qualité des soins. Comme le disait très bien la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury dans l'émission C politique du 16 juin, sur France 5, « quand vous avez un directeur d'hôpital qui s'intéresse d'abord à supprimer des lits, il ne s'intéresse pas à produire du soin ; c'est deux choses qui sont antinomiques ». Elle dénonçait par ailleurs une situation qui voit de plus en plus de jeunes médecins quitter le public pour les cliniques privées.
« L'origine du mouvement, et la raison derrière, c'est pour faire avancer le système de santé, c'est pour donner plus de chances aux soignants de bien travailler, c'est pour donner plus de chances aux patients d'être bien soignés, humainement », témoignait un aide-soignant à France 24, dans un reportage diffusé mi-juin. La chaîne diffusait par ailleurs, dans la même séquence, le discours suivant, prononcé par une infirmière dans une manifestation conduite par le personnel d'hôpitaux parisiens : « Bobby, tu t'es présenté aux Urgences pour une douleur abdominale. Et 28 heures plus tard, tu es mort sur ton brancard. Ginette, tu étais infirmière aux Urgences et tu as vu les conditions de travail se dégrader depuis dix ans. Tu t'es mise en arrêt pour burn-out. On pensait te retrouver toute reposée, mais tu as fini par te suicider. »
Pendant plusieurs semaines, les médias, à quelques exceptions près, ont relégué au second plan, quand ils ne l'ont pas carrément royalement ignoré, le mouvement de protestation dans les services d'urgence. Depuis un mois, il semble y avoir un certain réveil, avec une multiplication des interviews, des reportages et des vidéos explicatives. Mais il est loin de faire la Une, alors qu'il devrait être érigé en priorité nationale. Quand on voit que pendant plusieurs jours, y compris ce dernier mois, des sujets aussi vaseux que la question de l'héritage de Johnny Hallyday ont pu être traités en Une des JT des chaînes d'information en continu, les grèves en hôpital n'étant le plus souvent même pas mentionnées, la question de la qualité du travail journalistique se pose clairement. Car du niveau d'informations transmises aux citoyens dépend évidemment notre degré d'implication, d'empathie vis-à-vis des grévistes. Et donc, par contrecoup, la réaction du gouvernement pour répondre aux doléances.
Enfin, notons qu'à l'heure où on nous parle de sauvegarde de la biodiversité, de lutte contre le changement climatique, ou encore de transition écologique post-consumériste, on peut légitimement se demander s'il est possible de se lancer dans une sorte de « révolution écologique » si on est encore là, à réclamer le maintien d'un minimum de qualité dans nos services de santé, dans des hôpitaux qui ont adopté une logique comptable mortifère. Amorcer une réelle transformation des modes de vie, de production, de consommation, d'échanges, c'est aussi – peut-être même préalablement – revisiter profondément notre vision du bien-être, du service public, de l'accès au soin (et donc nos priorités budgétaires). Bref, de la vie humaine, et du sens qu'on entend lui donner, collectivement.
Pour prolonger la prise de conscience, notons que le journaliste Jean-Marie Godard a recueilli ces derniers mois (et publié tout récemment) un ensemble de témoignages des urgentistes, Bienvenue aux Urgences – L'hôpital comme vous ne l'avez jamais vu : gardes de 24 heures, afflux de patients exigeants et consuméristes, accueil de personnes sans domicile fixe, gestion de situations extrêmes (comme la canicule ou les attentats), pressions d'une hiérarchie à la vision managériale. Des urgentistes surmenés, malmenés, qui ne comptent pas leur énergie. « Jamais les Urgences ne pourront être compatibles avec une gestion froide et comptable, écrit l'auteur. À moins de renier l'humanité. »
Pour conclure en musique et illustrer les liens de solidarité et l'humanité qui inspirent les urgentistes dans la conduite de leur travail, la vidéo ci-dessous, réalisée en mars 2019 par le service des Urgences de Valence, dans le département de la Drôme, résume de façon originale la situation.